Pourquoi l'iPhone est le meilleur appareil photo

Parti faire des emplettes en ville, je croise une fanfare de Maubeuge qui pousse le flonflon avec enthousiasme. Dilemme. J’ai dans ma poche l’excellent appareil photo compact Fujifilm X10, qui fait des images magnifiques. Oui mais cette scène, je voudrais la partager avec ma femme, restée à la maison. Un petit coucou instantané, pour dire je pense à toi, regarde ce que je vois. Il me faut donc abandonner à regret le superbe appareil, et me rabattre sur mon iPhone, qui seul permet de transmettre sur le champ la photo.

Le succès de l’iPhone, y compris sur le terrain du photojournalisme, fait grincer les dents des puristes. Qui ne comprennent pas ce qu’on trouve à un outil médiocre et n’y voient qu’un effet de mode. Moi, ce que je ne comprends pas, c’est comment des fabricants d’appareils photo osent aujourd’hui proposer des machines non communicantes. La photo a changé d’ère. Il serait temps qu’ils s’en aperçoivent.

46 réflexions au sujet de « Pourquoi l'iPhone est le meilleur appareil photo »

  1. Il était parfois bien difficile d’attendre le développement-tirage d’une bobine ; à présent on n’en peut plus de ne pouvoir partager une photo à peine prise. Mais je suis sûr que Nikon nous proposera vite de diffuser nos images à peine saisies.

  2. Transmettre instantanément une vue n’a rien à voir avec l’attente du tirage. Il s’agit d’un nouvel usage: dans l’exemple ci-dessus, seule la possibilité du partage donne de la valeur à une scène sinon banale, dont l’intérêt intrinsèque n’aurait pas suffi à me la faire immortaliser en tant que souvenir photographique. Cette image vaut comme image-à-transmettre, comme message photographique instantané, qui pourra être effacé l’instant d’après. C’est un usage très différent des formes classiques de la photo – d’où les cris d’orfraie des traditionnalistes…

    Je trouve très amusantes les pubs des derniers Nikon, qui veulent absolument faire passer ces appareils pour « intelligents ». L’absence d’une fonction communicante me les fait au contraire trouver très bêtes… 😉

  3. Le point commun est dans l’attente impatiente de tirer parti rapidement d’une activité, ici la photographie. Tu vas finir par leur faire inventer la prise de vue photographique en direct live 😉

  4. (Incroyable qu’il faille encore rafraîchir l’affichage d’une page de blog pour voir enfin un commentaire publié depuis un téléphone apparaître. Tsss)

  5. Je partage entièrement l’avis d’André Gunthert. La démocratisation des appareils reflex, et l’augmentation de la qualité des photos issues d’un iPhone (ou autre) ont créée un gros mélange.

    Ce mélange part de la photo toute pourrie, mal cadrée, floue, que l’on envoie en instantané sur un réseau tel facebook ou par MMS à la photo réellement construite en vue d’être reproduite. Entre les deux, et le numérique aidant fortement à ça, on a les gens qui prennent des photos à gogo, mais qui se rendent bien compte, 1 an après, que ces milliers de photos sont franchement pas terribles, qu’on en prend trop et qu’on a du mal à effacer. Bref on voit là que la photo n’a pas du tout la même valeur entre nous et n’a pas besoin non plus des mêmes moyens techniques.

    Je pense qu’on est en pleine révolution de ce coté. On pourrait imaginer un reflex ou un compact, communicant en Bluetooth vers son iphone afin de transmettre ces photos. Il se substituerai juste à l’appareil photo interne, conservant ainsi tout le pouvoir de communication instantané du téléphone. Car je vois mal, au final, les fabricants mettre une puce 3G dans un reflex.

    En même temps, je suis vieux jeux. Je préfère le papier au livre virtuel. J’imprime régulièrement mes plus belles photos patiemment triées, je créé un calendrier des photos marquantes de l’année pour ma famille, j’ai un album spécial pour les quelques rares photos, particulièrement réussie que j’imprime sur papier d’art en A4. Et là je me prépare à faire des impressions N&B sur papier A3+ afin de les mettre sur les murs.

    Mais peut être suis je un dinosaure ? 😀

  6. Je partage aussi l’idée qu’une image est faite pour être partagé et qu’il est souvent bien plus pratique d’avoir ces clichés directement sur son smartphone que sur son appareil. Question de temps donc, et non plus de technique. La téléphonie évoluant sans cesse, les smartphones de demain n’auront bientôt plus rien à envier à la section photographie et vidéo (si ce n’est pas déjà le cas…)

    J’ajouterai toutefois que l’iPhone n’est pas le seul à rendre ce service, le Samsung Galaxy S2 étant tout aussi performant dans (voir plus…) que le smartphone de chez Apple. 🙂

  7. On ne fait pas les mêmes photographies avec un iPhone ou un gros APN. Si je me déplace en patins à roulettes ou en voiture, ce n’est pas la même chose. Pourtant les 2 sont des moyens de déplacement. Aujourd’hui, il faut que tout soit dans tout (et réciproquement)! Bientôt les patins à roulettes seront équipés de fonctions de messagerie et d’un service de géolocalisation (et d’un moteur, aussi!).

  8. C’est quand même également une merveilleuse invention commerciale pour dégager une plus-value sur des images qui ne sont plus l’objet d’impression en papier au travers d’un abonnement différencié avec une facturation spécifique.
    Dans un autre registre d’idées, je serais curieux de savoir combien de ces images transmises dans l’instant ne le seraient plus si elles n’étaient pas immédiatement accessibles. Les photographes de mariage vendaient autrefois leurs tirages à la sortie de la noce (je ne sais pas comment cela se passe aujourd’hui) parce que les convives, dans l’euphorie d’un dîner bien arrosé, achetaient des photos où ils portaient un chapeau pointu, soufflaient dans une langue de belle-mère ou se livraient à des pantomimes pour le photographe, toutes activités qui leurs semblaient parfaitement ridicules et dénuées d’intérêt lorsqu’ils contemplaient leurs images le lendemain à tête reposée. 😉
    Ceci étant je partage ton opinion sur le fait que le téléphone est le meilleur appareil photo, mais c’est parce que c’est l’appareil que nous avons toujours sur nous.

  9. Mon sentiment de déjà vu grandit et crée en moi une énorme lassitude face à la i-photographie. Pourtant respect pour cet instrument révolutionnaire en matière d’information. C’est le meilleur témoin actuel de l’oppression des peuples. Sans lui pas de printemps arabe, pas de soutien-gorge bleu et très peu de vue sur la redoutable répression syrienne. En cette époque où on tire sur les photo-journalistes à bout portant, de quelque marque que ce soit d’ailleurs, salut au rôle historique de l’oeil portable….

  10. « Aujourd’hui, il faut que tout soit dans tout (et réciproquement) » Béat

    Est-ce ensuite une bonne ou une mauvaise chose que de tendre à l’harmonisation des techniques autour d’un même support ?

    Je rejoins l’idée que faire des patins avec fonction messagerie ne serait pas vraiment une bonne chose, cela étant, l’harmonisation des procédés techniques liés par une thématique forte serait quand même intéressante. On commence d’ailleurs à le voir dans le domaine des jeux vidéos qui se rapprochent de l’ordinateur (et inversement!). Cela pourrait ainsi se produire dans l’image portable où Smartphone/Ipad/appareil photo/caméra,etc… ne tiendrait que sur un seul et même appareil. C’est d’ailleurs en ce sens que les développeurs vont (la tablette de Samsung Mobile Display ou bien le projet Iris de Fujitsu).

    Après, est-ce là une conception profitable pour l’image de demain ?…

  11. @ Sébastien
    Cela fait longtemps que je m’étonne qu’on ne puisse toujours pas téléphoner avec un gros APN. Mais cela arrivera, c’est sûr. Le coup des patins c’était pour souligner le côté ridicule de la chose. Cela dit, lorsqu’on reste dans l’association de techniques qui se complètent harmonieusement, comme de communiquer ses photos depuis un smartphone, je n’y vois aucun inconvénient et c’est bien évidemment un phénomène à relever et à étudier.

  12. mais non André le meilleur c’est le Nokia N8 😉 (mais juste pour la photo car pour le reste …)
    sinon j’utilise les cartes SD de type http://fr.eye.fi/
    en attendant un vrai APN qui fasse téléphone par ailleurs
    le cycle photographique prise de vues / exposition / réactions est encore bien trop classique et poussif
    Et je ne parle pas des cadres numériques pour la réception automatisée des images sont encore trop peu nombreux et assez compliqué à paramétrer en wifi pour des profanes…

  13. @Laurent Neyssensas: Grandiose les cartes Eye-Fi (malheureusement incompatibles avec un grand nombre d’appareils…)! Comme quoi, il y a des entreprises qui ont gardé leur réactivité intacte! Ça rend encore plus ridicule l’absence de tels dispositifs sur les appareils disponibles…

  14. C’est peut-être le signe de l’appauvrissement intellectuel de nos pays favorisé.
    Autrefois, on décrivait avec force détails par courrier ce que l’on avait vu.
    Ensuite, le téléphone ‘standard » a permis d’utiliser la richesse de son vocabulaire et ses intonations de voix pour partager ses émotions à sa bien aimée.
    Maintenant, fabricants et opérateurs nous permettent d’envoyer une image floue et mal cadrée au conjoint. Conjoint que l’on retrouvera le soir: Bisou rapide, « ça va ? ça va! Rien de neuf ?, non… »
    Et chacun devant son écran ou sa série télé…

    Et on s’étonne encore de voir des couples au resto, chacun lapant sa soupe, le regard vide, sans rien à se dire…

  15. @Dominique Szczepanski: Si je vous comprends bien, je suis un signe de l’appauvrissement intellectuel du pays, et en plus ma vie de couple ne va pas super bien, puisque j’envoie une photo mal cadrée à ma douce moitié? Vous devez être un type charmant à fréquenter… 😉

  16. Autant pour moi, cher André.
    Loin de moi l’idée de vous juger.(Je ne vous connais pas, et je ne doute pas que vous êtes quelqu’un de bien, sincèrement)
    C’est une réflexion d’ordre général, qui n’engage que moi, et qui repose sur la constatation que nous sommes à une époque de frustration permanente, ou tout doit aller très vite, si possible sans contraintes, comme si le temps allait s’arrêter demain.

    Un peu comme ces galettes des Rois que les gens achètent avant que Noël soit consommé…

  17. L’appauvrissement intellectuel de la société se fait-il vraiment dans l’envoi de message instantanée ou d’appels téléphoniques ? Si l’on analyse les choses d’un autre angle, les émotions de l’instant sont retranscrite immédiatement et peuvent même être illustrée d’une photo. Une lettre sera, elle, différée à l’évènement et dépourvu de clichés. Il ne tient qu’à l’utilisateur du dit téléphone de ne pas user du langage SMS pour faire preuve d’un certain intellect, non ?

    Cela étant, l’écran est aussi à double tranchant et aurait tendance à renfermer sur soi-même les individus.

  18. On pourrait dire aussi que, si la chose vue est d’importance, elle mérite réflexion et donc maturation,
    Et si elle n’est pas d’importance, elle peut attendre quelque temps pour être partagée…

  19. @Dominique : ce point de vue semble exclure entre autres du champ tout ce qui relève de la « petite déconnade » sur le vif, ce qui me semble d’emblée humainement fort fâcheux.
    Nous pourrions considérer qu’envoyer une photo dans les conditions décrites par André est une forme de clin d’oeil à distance (et la vitesse a ici son importance). Disposer d’autres chose que du smiley pour cela ne pourrait-il pas être perçu comme un bel enrichissement culturel, au contraire ?

  20. « S’il est vrai qu’elles épargnent du temps, comment se fait-il que dans les pays où les machines règnent, on ne rencontre que des gens pressés et qui n’ont jamais le temps ? Alors que dans ceux où l’homme fait tout de ses mains, il trouve le temps de tout faire et du temps en outre pour ne rien faire.

    Lanza del Vasto.

  21. Dominique Szczepanski propose une généalogie (courrier, téléphone, MMS), dont on comprend que le sens est celui d’une régression qualitative. Cette vision un peu stéréotypée de l’évolution des techniques existait déjà du temps du téléphone, qui a été accablé d’injures pour réduire la qualité de la communication interpersonnelle. Il est amusant de voir qu’un nouveau moyen technique rend au précédent sa dignité. Dans cette logique, il suffit d’attendre le prochain saut technolgique pour que Dominique Szczepanski accepte d’archiver le MMS dans le « c’était mieux avant ».

    On peut se demander si le schéma lanzadelvastien de l’inexorable glissade de l’homme de Cro Magnon vers la barbarie ne fait pas l’économie de quelques éléments de contexte. Rappelons qu’au temps béni de la marquise de Sévigné, grande épistolière devant l’Eternel, on écartelait encore joyeusement les condamnés à mort en place publique.

    Plus sérieusement, il est évidemment simpliste de penser qu’une technique fait disparaître la précédente: la télévision n’a pas effacé le cinéma, qui n’a pas tué le théâtre, etc… Pourquoi la pratique du MMS s’opposerait-elle au courrier ou au coup de téléphone? Il est facile de comprendre que les instruments techniques (et le courrier en est un, particulièrement complexe, puisqu’il suppose la disponibilité d’un réseau de distribution à l’échelle planétaire) nous permettent aujourd’hui de disposer d’une gamme bien plus large d’outils de communication dont, à part peut-être les signaux de fumée, nous continuons à utiliser simultanément toutes les ressources. Foin des schémas trop sommaires, les temporalités de la communication s’entrecroisent constamment dans la réalité de nos pratiques, en fonction des besoins, des situations et des interlocuteurs – et c’est très bien comme ça…

  22. @ André.
    Vous vous méprenez sur le sens de ma réflexion.
    Je n’ai jamais dit ni même pensé que c’était « mieux avant ».
    Le progrès est inéluctable, c’est intrinsèque à la survie de l’homme.

    Mais le progrès technologique à tout prix est-il absolument nécessaire.
    La frénésie des achats « hight tech » a un coût humain et environnemental connu.
    La transmission instantanée d’une image de fanfare maubeugeoise est surement importante à vos yeux, elle est aussi très importante pour les habitants des pays d’ou sont pillés (je tiens à ce mot) les matières premières nécessaires à la réalisations de nos i-phones qui seront obsolètes demain matin, aux yeux de ceux qui les fabriquent pour des salaires de misères et à ceux de ceux qui y laisseront leur santé pour les recycler.

    Comme vous le soulignez, au temps béni de la Marquise, on exécutait sur la place publique.
    Et en ces temps bénis de communications instantanées, dans les pays où sont produits ces merveilleux objets, on exécute encore sur la place publique…

    Mais rassurez-vous, j’utilise aussi les nouvelles technologies.Hypocritement. Par besoin professionnel, mais aussi par choix personnel.

    En ces fêtes de Noël, il est peut être utile de se rappeler que tous, moi le premier, nous avons un peu de sang sur les mains…

  23. @ Dominique Szczepanski
    « S’il est vrai qu’elles épargnent du temps, comment se fait-il que dans les pays où les machines règnent, on ne rencontre que des gens pressés et qui n’ont jamais le temps ? »
    Une très bonne question de Lanza del Vasto! http://fcorpet.free.fr/Denis/LanzaMachines.html

    Qui rejoint l’article « Vous avez dit accélération? » écrit par Jean Birnbaum, paru dans le journal Le Monde du vendredi 28 octobre 2011, dans le cadre du 23ème Forum Le Monde – Le Mans.
    Un extrait ici http://copytaste.com/w572

  24. Une des lois importantes qui dominent le monde est la Loi du moindre effort. Conjuguée au peu de temps disponible – temps qui se raréfie à mesure que les champs d’investigation augmentent en taille (le net étant un « autre monde » à parcourir, par exemple) –, cette Loi du moindre effort, qui est une loi économique de minimax, détermine la réussite fulgurante d’un appareil comme l’iPhone, permettant de rendre compte immédiatement de son activité (manger, voyager, trouver un champignon, etc.), au moyen d’une image. C’est d’une efficacité sans précédent. (Séance shopping : vous hésitez entre deux paires de chaussures ? Fi d’un sms trop long à rédiger : Hop ! une photo, pour avoir de suite l’avis des autres ! Un pourcentage important des photos prises avec un smartphone serait dû à l’urgence d’avoir un avis sur qqch, un retour rapide de ses contacts…) Nécessité de la vitesse, donc, renforcement du lien. Oui, alors « l’art photographique » est loin derrière, lui il peut attendre les développements, les tirages barytés, tout le tremblement. Seul importe ici l’information et la vitesse de sa transmission. Et comme l’image a un contenu sémantique plus efficace que n’importe quel texte, y a pas photo. « Plus l’homme est communicant, et moins il est rencontrant », dit Paul Virilio, avec beaucoup de pertinence. On peut ajouter : « et moins il est parlant » : on s’est déjà presque tout dit en photos échangées. D’où, comme dit plus haut par D. Szczepanski,, ces dîners parfois un peu silencieux, entre personnes qui se sont mitraillées d’images toute la journée pour informer l’autre… 🙂

    Désormais, je pense qu’il y aura une photographie à deux vitesses : l’une principalement informative où la vitesse de transmission et le contact réseau sont prépondérants (iPhone et autres), et une autre, plus qualitative et « artistique », qui manipule des fichiers lourds, et destinée à une POST-production, quelle qu’elle soit. Il est possible que des appareils dit « reflex » se voient dotés de circuits et de carte réseau permettant d’envoyer des fichiers en basse résolution. Mais cela reste toujours de gros appareils encombrants ; ainsi la Loi du moindre effort (et l’évolution technologique) risquent de faire se battre les fabricants sur le terrain des smartphones extrêmement qualitatifs (avec zoom optique, fichiers d’une vingtaine de Mo en sortie, etc.)

    Ça va ouvrir !

  25. Ping : LSDI
  26. Etat de l’art à l’ère du net
    par Marie Lechner.
    http://www.ecrans.fr/Etat-de-l-art-a-l-ere-du-net,13828.html

    Extraits :


    Plutôt que de se joindre aux lamentos sur le piratage, le docu (en anglais) PressPausePlay http://www.presspauseplay.com/ s’est intéressé aux effets de ces mutations technologiques sur la création. Quiconque équipé d’un ordinateur, d’une caméra et d’une poignée de logiciels peut — en toute simplicité et pour pas cher — faire de la musique, des photos, des clips, des livres et les diffuser dans le monde entier pour le meilleur et pour le pire.

    D’où cette question en toile de fond : l’accès aux outils a-t-il pour effet une régénérescence de la création ou le vrai talent se retrouve-t-il noyé dans un océan d’inanités digitales ? Sur les 48 heures de contenu chargées chaque minute sur YouTube, qu’est-ce qui passera à la postérité ? Vivons-nous une réelle démocratie culturelle ou sommes-nous à l’aube d’un nouvel « âge sombre », comme l’avance le techno-pessimiste Andrew Keen (le Culte de l’amateur) qui estime que « le monde créatif est en train d’être détruit, cédant la place à la cacophonie » et à la médiocrité généralisée ? …

  27. ce que je vois surtout c’est une photo floue avec des couleurs dégueulasses. Dommage que tu n’aies pas utilisé ton Fuji.

  28. @beck: Ce que tu ne vois surtout pas, c’est le gentil SMS qui m’a été adressé en réponse… Ceux qui croient qu’on utilise les appareils photo seulement pour faire de zolies images peuvent relire Bourdieu, Un art moyen… 😉

  29. « ce que je vois surtout c’est une photo floue avec des couleurs dégueulasses. Dommage que tu n’aies pas utilisé ton Fuji. » 🙂

    Bon en même temps André, je n’avais pas réalisé en lisant ton billet qu’en opposant « l’excellent appareil photo compact Fujifilm X10, qui fait des images magnifiques » à l’Iphone tu ouvrais la porte à l’injonction technologique.

  30. Oui, mais est-ce que la photo aurait-été plus zolie parce que le Fuji « fait des images magnifiques », ou parce que tu aurais consacré deux ou trois secondes de plus à la prise de vue si tu l’avais réalisée avec un appareil compact dit expert?

  31. Le Fuji X10 fait objectivement des images de meilleure qualité que l’iPhone. Quelle importance? Moi, j’aime bien la photo ci-dessus, parce qu’elle est désormais associée pour moi à une histoire, à un échange, à un moment que son partage a rendu précieux, et qui a été sauvé de l’oubli. Quelque chose qui vaut beaucoup plus que n’importe quelle photo proprette pour catalogue.

  32. Plus que « la fin de l’attente du tirage », c’est la fin tout court de l’objet « tirage » qu’induit ce changement d’usage photographique…
    on fait des photos (des milliards parait-il), on les partages entre écrans, on les « stock », on les oublie…on les perd, mais plus de tirages (ou si peu) pour finir dans un album, une boite, un lieu physique (au dessus de la cheminée).
    Nous sommes les témoins (et les usagers) de notre amnésie visuelle programmée, qui peut me dire comment dans 40 ans je transmettrai à mes petits enfant une photo depuis un « iPhone » ???
    drôle d’époque 😉

  33. juste pour rebondir sur « l’oubli » qui aurait été sauvé par l’instantanéité de l’iPhone, je crois que c’est tout le contraire…
    cette page internet seule peut garantir que l’oubli ne supprimera pas cette image, changement de medium, de support pour un fichier numérique qui est déjà programé pour s’oublier (nom du fichier, classement, format, pérénnité, etc…) pour être dépassé par le prochain cliché.
    nous sommes perpétuellement dans l’instant, et toujours en mouvement, un peu tout le contraire de la photographie unique et pérenne avec un long process (pigmentaire ou argentique) assurant une conservation dans le temps.
    en appuyant sur notre bouton d’iPhone nous effaçons plus que nous ne fixons nos souvenirs, même si immédiatement (par la magie du « partage ») la terre entière assiste à cet oubli 🙂

  34. @ooblik: C’est faux, tu dissertes dans l’abstrait, prisonnier de tes schémas. Ce matin encore, sans rapport avec ce billet, ma femme m’a montré d’un air attendri la trace de notre petit échange, dûment enregistré sur l’iPhone, avec les messages correspondants. Elle s’en souvient, et moi aussi – ce moment est à nous, exactement comme la photo d’un site touristique, qui – contrairement à ce que disent des tristes sires comme Caujolle, qui pontifient sur la photo alors que tout ce qu’ils connaissent c’est son commerce – est l’enregistrement précieux d’une expérience (du temps du film, lorsqu’il arrivait par malheur qu’une pellicule soit perdue ou détruite, on se souvenait encore du moment de la prise de vue, et l’on regrettait sa perte)…

  35. on en reparle dans 20 ans alors…en dehors de tout « schéma » (j’ai un iPhone, un autre téléphone portable aussi, plus de 50.000 photos prisent avec depuis 2004 pour un projet perso…) comme quoi hein, l’abstrait çà me connait !

    ps: je plussoi pour le triste sire…

  36. En fait c’est ça, pas le partage d’une photo ou d’un souvenir, mais un essaie de partager l’expérience, pour en générer d’autres, et ainsi de suite…

  37. Photographie + web + mobile : quels bouleversements ?

    Comment les social media ont bouleversé la manière de faire et de partager des photos ?
    Les social medias, de Instagram à Tumblr en passant par Pinterest, ont démocratisé la photographie, dorénavant accessible à n’importe quel propriétaire de smartphone.
    C’est dans le cadre exceptionnel de la galerie Daniel Templon que deux professionnels de la photographie ainsi qu’un Iphonographe confirmé débattront ensemble sur cette révolution de l’art photographique.
    L’artiste VuThéara Kham exposera ainsi ses clichés Instagram, déjà vus dans une exposition à Paris et récemment à New-York à la galerie Soho for Digitals Arts.
    Intervenants :
    – Yann Lebecque, auteur du blog “I Comme Photo“, blog traitant de l’iPhoneography. Journaliste et spécialiste de l’iPhoneographie.
    – Damien Giard, directeur numérique Milan Jeunesse , éditeur chez bayardKids, iPhoneographe à Paris et Toulouse.
    – VuThéara Kham, UI/UX Designer à PrestaShop, iPhoneographe à Paris.

    http://socialmediaweek.org/event/?event_id=1917

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