Twitter, cour de récréation 2.0

Quatremer ne kiffe pas Montebourg. Une vieille haine qui remonte au référendum de 2005, et qui conduit le journaliste de Libération a des excès de langage répétés. En octobre, sur la RTBF, dans une démonstration pathétique d’approximation, il trahit le fond de sa pensée: le populisme de Montebourg n’est rien d’autre qu’une résurgence du nationalisme hitlérien.

Mardi soir, très énervé par l’annonce du référendum grec, Quatremer donne libre cours à son ire antidémocratique, et se lâche dans un tweet:

Au contraire des abonnements Twitter de Martine Aubry ou de François Hollande, c’est Montebourg lui-même qui tient son compte, et ne tarde pas à répondre, de manière plutôt sobre:

La question finale est maladroite. Elle présuppose que la direction de la rédaction est capable d’analyser objectivement l’amalgame de son journaliste. C’est oublier que c’est Demorand qui a pris les rênes, qui concourt pour le titre envié de roi de la mauvaise foi. Après le dérapage de Quatremer, on peut admirer le glissé-chassé du patron de la rédaction:

Montebourg=Hitler, meilleur journaliste? Il est vrai qu’on est à Libé – Demorand emploie visiblement une échelle de mesure locale. Jamais en retard d’un bon mot, l’éditorialiste brandit à son tour une équation sartrienne en diable: Libération = liberté. Montebourg tente de répliquer:

Trop tard. Demorand a trouvé une métaphore, il ne va pas la lâcher:

Et Quatremer de renchérir:

Traduisons: à Libé, où ligne éditoriale ne rime pas avec caporalisme, on peut librement dire n’importe quoi, y compris recourir à l’amalgame le plus éculé du paysage politique, déjà largement employé pour disqualifier Mélenchon. Mieux: au lieu de se justifier sur le fond, on se dépêche de faire dévier le débat en mettant en avant le stalinisme subliminal de l’interlocuteur, méthode éprouvée de cour de récré – on va tout de même pas se laisser emmerder par les gauchistes!

En résumé: Montebourg = FN; Libération = liberté. On n’a pas fait la démonstration que Twitter soit un outil de disputatio aussi subtil que semble le penser Versac. Ni que le quotidien de la liberté libre soit le meilleur organe pour comprendre les enjeux du référendum grec.

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