Le séisme japonais sur Google Maps

Remarquable réactivité des services d’imagerie satellitaire de Google Earth/Maps, dont les équipes ont obtenu en urgence de leurs fournisseurs une série de vues postérieures au passage du raz-de-marée, permettant d’effectuer des comparaisons avant/après.

Cette iconographie peut être consultée en haute résolution soit sur des mises à jour de Google Earth/Google Maps, ou encore par l’intermédiaire d’un album Picasa. Le site d’ABC News propose également un diaporama avant/après à partir de ce matériel (voir ci-dessus). Ces images sont mises à la disposition des médias et des organisations travaillant sur le terrain. La comparaison est saisissante, et la vision des zones côtières comme nettoyées par la vague permet de saisir l’ampleur d’un désastre que les premières images avaient paradoxalement banalisé et atténué.

6 réflexions au sujet de « Le séisme japonais sur Google Maps »

  1. Le déplacement du curseur sur ABC News a quelque chose d’effrayant, reproduisant, d’un glissement de doigt, la dévastation produite par le raz-de-marée. Le traitement des images sur ce même site semble quant à lui très largement superfétatoire. L’accroissement de la saturation des couleurs sur les clichés antérieurs à la catastrophe et sa diminution sur les images des zones ravagées accentue bien inutilement (mais significativement) un contraste couleurs vives (tout va bien) / Couleurs ternes (tout va mal).

  2. @Yoann Je ne suis pas certain qu’il y ait un accroissement de la saturation des couleurs dans le « avant ». Les couleurs brunes présentes avant et après sont parfaitement identiques en saturation. Dans la première image, le jaune de la piste de l’aéroport est encore plus flashy « après » qu’avant parce que la lumière est différente et fait mieux ressortir le relief et les couleurs (ou ce qui en reste plus exactement).

  3. @Thierry : en regardant attentivement (suite à ta remarque) la piste d’atterrissage, je me suis rendu compte qu’il ne s’agit pas des mêmes marquages au sol. ils ont été repeint entre temps : on voit les gommages des peintures précédentes. Ce n’est pas étonnant, 8 ans séparent les deux clichés. L’inversion de contraste que tu avais très justement observé tiens donc plus, à mon sens, à un changement de pigments qu’à une variation de pixel.

    Si tu compares les images publiées sur Flickr et celles d’ABC News (par exemple celles de Yuriage et d’Arahama), l’herbe est moins verte chez Flickr.

  4. @Yohann: Je maîtrise très mal flickr. Mais si je regarde uniquement ABC News, si tu regardes les quelques toits qui n’ont pas bougés et qui n’ont sans doute pas été submergés par le tsunami, la lumière est différente, donc notre perception est différente, mais la densité des couleurs me semble très proche. L’herbe a disparu. Mais sur « Arahama in SendaiPar », il reste un toit vert dans la partie droite de l’image, toujours aussi vert. Dans « Yuriage in Natori (looking west) », les quelques toits bleus me semblent plutôt plus denses, sans doute parce que la lumière est plus rasante. Tu as raison, la piste de l’aéroport a été repeinte, mais en tout cas les jaunes n’ont pas été désaturés.
    J’ai l’impression que s’il y a eu optimisation des contrastes et des couleurs, elle a été équivalente « avant » et « après ».

  5. Ping : Le blog à Jef
  6. j’ai vu moi aussi ces images avant/après. C’est parlant, mais certainement seulement en conjonction avec les autres images de ces paysages dévastés. Aussi, même si c’est en partie du déjà vu, les champs de débris parcourus (ou non) de survivants permettent de placer la narration photographique à une échelle qui nous est familière, alors que les images aériennes ou satellitaires donnent à voir le monde en miniature abstraite

    Par ailleurs, je perçois à titre personnel du nouveau dans les images des villes dévastées:

    au milieu des voitures, du bois de construction, on distingue les restes de tatamis, des meubles, des objets de la vie domestique — bref, un pêle-mêle impressionnant où, plus encore que dans les photos de guerre, on voit se mélanger ce qui était à l’intérieur des habitations et ce qui faisait partie de l’extérieur (routes, trottoirs, rails de chemin de fer…..) : confusion impressionnante.

Les commentaires sont fermés.